Les oiseaux présents au sein du site Natura 2000 pendant la période de nidification, se reproduisent entre février, pour les plus précoces et août, pour les plus tardifs. A cette saison, ces espèces sont particulièrement sensibles au dérangement à proximité des zones de nidification et d'élevage des jeunes.
Les sternes - espèces inscrites à l'annexe I de la directive Oiseaux
Trois espèces de sternes se reproduisaient régulièrement en baie de Morlaix : les Sternes caugek, les Sternes pierregarin et les rares Sternes de Dougall. Depuis 2010, ces trois espèces ont pratiquement disparu en raison de la présence du Faucon pélerin. Effectivement, si le dérangement y est trop important (espèces prédatrices, dérangement humain...), elles quittent le site de reproduction et cherchent un endroit plus favorable. Elles ont tenté à plusieurs reprise de s'installer sur l’Îlot de Porz Kernog, à l’Île de Batz, mais elles peuvent également partir bien plus loin : archipel de Molène, des Glénans, îlots des Côtes d'Armor. Les sternes nichent à même le sol, en colonies denses.
Les sternes se regroupent sur certains îlots et rochers émergents avant la période de reproduction (mars/avril) pour les parades et les accouplement, puis après, tant que les jeunes sternes sont toujours dépendantes de leurs parents. La tranquillité des reposoirs est essentielle pour permettre aux sternes d'accumuler les ressources énergétiques nécessaires à la reproduction en début de printemps, puis à leur migration en fin d'été.
La saison de reproduction peut-être compromise si elles ne trouvent aucun autre site favorable ou si le dérangement a lieu tardivement en saison et qu'elles n'ont alors pas le temps d'élever de nouveaux poussins.
Les sternes s'alimentent en mer. Elles plongent pour capturer des poissons à faible profondeur. Les lançons constituent la base de leur alimentation.
Sensibilité : Les sternes sont extrêmement sensibles au dérangement à proximité de la colonie, en période de reproduction. Un passage trop près de l'îlot provoque l'envol des parents. Les poussins et les œufs sont alors vulnérables face aux prédateurs (goélands, corneilles...). Des envols répétés peuvent provoquer l'abandon du site de reproduction.
Afin d'assurer la pérennité de la colonie, il est interdit d'accéder à moins de 80 mètres de l’Île aux Dames du 1er mars au 31 août (Arrêté Ministériel de Protection de Biotope). Le périmètre est matérialisé par des bouées jaunes.
Le Martin pêcheur d'Europe - espèce inscrites à l'annexe I de la directive Oiseaux
Le Martin-pêcheur d'Europe niche sur les berges de l'estuaire de Penzé, en amont du Pont de la Corde. Ce petit oiseau creuse une profonde galerie dans les berges pour y loger son nid. Il s'alimente de petits poissons pêchés dans l'estuaire. Seuls quelques rares couples se reproduisent localement, par contre plusieurs individus viennent passer l'hiver en Baie de Morlaix.
Sensibilité : Le Martin-pêcheur est un animal discret et farouche et niche dans des endroits peu accessibles.
L'Aigrette garzette - espèce inscrites à l'annexe I de la directive Oiseaux
Près de 80 couples d'Aigrettes garzettes nichent en colonie sur l’Îlot Ricard, l'Île aux Dames et l'Île Verte, selon les années. Ces grands échassiers blancs installent leur nid sur des lavatères, à près d'un mètre de hauteur, ou au sol à l'abri des plants.
L'Aigrette chasse souvent seule depuis les berges, en eau peu profonde, des poissons, vers, crustacés ou mollusques. Elle peut également chasser dans des champs humides des grenouilles ou des insectes.
En hivers, les aigrettes se rassemblent le soir en dortoirs dans de grands arbres pour passer la nuit. La majorité des aigrettes nichant en Baie de Morlaix migrent vers le sud en hivers. Elles reviennent dès février pour la saison de reproduction.
Sensibilité : Les aigrettes sont sensibles au dérangement au sein de la colonie, en période de reproduction. Afin d'assurer la pérennité des colonies, il est interdit d'accéder à moins de 80 mètres de l’Îlot Ricard et de l'Île aux Dames du 1er mars au 31 août (Arrêté Ministériel de Protection de Biotope). Le périmètre est matérialisé par des bouées jaunes. Il est également interdit de débarquer sur l'Île Verte à ces même dates.
Les goélands
Trois espèces de goélands nichent sur les îlots de la Baie de Morlaix : le Goéland argenté, le Goéland brun et le Goéland marin. Ils nichent sur la majorité des îlots végétalisés de la baie, à même le sol, en colonies denses. Une colonie niche également sur la pointe ouest de l’Île de Batz.
Ils sont présents dans la baie à longueur d'année. Ils ont une alimentation très variée composée de poisson, mollusques et crustacés, de restes d'animaux, de déchets alimentaires humaines, d’œufs ou encore de poussins d'autres espèces.
Sensibilité : Le débarquement au sein des colonies provoque l'envol des goélands. Il est préférable d'éviter de débarquer sur les îlots au cours de la période de reproduction. Le dérangement intentionnel des espèces protégées est interdit. Les goélands sont des espèces protégées, à l'instar de toutes les espèces d'oiseaux de mer.
Le Macareux moine
Le Macareux moine est présent en très petits effectifs dans la Baie de Morlaix, en période de reproduction. C'est la limite sud de l'aire de reproduction de l'espèce. Les principales colonies européennes de Macareux moines nichent en Island et en Norvège. En Baie de Morlaix, les îles de Beg Lemm et de Ricard, ainsi que l'Ile aux Dames sont favorables au Macareux. Il s'alimente au large en plongée.
Hors période de reproduction, les Macareux vivent en pleine mer et ne s'approchent pas des côtes.
Sensibilité : Les macareux sont sensibles au dérangement sur les îlots en période de reproduction. Afin d'assurer la réussite de la nidification, il est interdit d'accéder à moins de 80 mètres de l'Île aux Dames et des Îles Ricard et Beg Lemm du 1er mars au 31 août (Arrêté Ministériel de Protection de Biotope). Le périmètre est matérialisé par des bouées jaunes.
Les Cormorans
Deux espèces de cormorans nichent en Baie de Morlaix, sur les îlots, les roches toujours émergées (Pierre jaune, Rocher du Sphynx) ainsi que sur la pointe de Primel : une espèce strictement marine, le Cormoran huppé, et une autre fréquentant également les rivières et les étangs, le Grand Cormoran.
Les Cormorans construisent leurs nids sur des corniches rocheuses au dessus de la mer. Ils s'alimentent en plongées profondes pouvant atteindre plusieurs minutes.
Sensibilité : Les cormorans sont sensibles au dérangement en période de reproduction. Un passage à proximité d'un nid peut entraîner la chute des poussins effarouchés à la mer. Afin d'assurer la réussite de la nidification, il est déconseillé d'accéder aux corniches rocheuses abritant les nids.
Le Tadorne de Belon
Le Tadorne de Belon est présent toute l'année en Baie de Morlaix. Les adultes quittent la baie pour aller muer en Mer de Wadden, en Allemagne (juillet/août) sans les jeunes de l'année, qui restent en baie.
Le Tadorne mange essentiellement des petits gastéropode des vasières, les hydrobies. Il niche dans d'anciens terriers abandonnés ou sous des broussailles denses, essentiellement sur les îlots. Pendant la couvaison, assurée par la femelle, le mâle protège un site d'alimentation sur les vasières côtières. La femelle vient s'y nourrir, puis dès l'éclosion des poussins, les jeunes sont accompagnés par les parents jusqu'au site d'alimentation ou ils vont grandir.
Les vasières de l'estuaire de Penzé abritent de nombreuses familles de Tadornes pendant la phase d'élevage des jeunes.
Sensibilité : Le Tadorne de Belon est particulièrement sensible au dérangement lors de la période de nourrissage des jeunes. Afin d'assurer la réussite de l'élevage des jeunes, il est souhaitable de limiter les dérangements sur les vasières de l'estuaire de Penzé aux mois de juin et juillet.
L’Huîtrier pie
L’Huîtrier pie est présent toute l'année en Baie de Morlaix et environ 25 couples y nichent. Il s'alimente essentiellement de coquillages capturés en bord de mer. L’Huîtrier pie niche à même le sol, sur les îlots. Les îlots de la baie accueillent chacun un à plusieurs couples d'Huîtriers pie nicheurs.
Sensibilité : Les nids isolés, à même le sol, sont très exposés au risque de piétinement, les poussins et les œufs étant, de plus, dotés d'un fort mimétisme avec le milieu. Ils sont également exposés à la prédation par les chiens. Afin d'assurer la pérennité de reproduction de l'espèce localement, il est souhaitable d'éviter le débarquement sur les îlots en période de reproduction, soit d'avril à août.
Le Grand Gravelot
Petit limicole discret, le Grand Gravelot est présent essentiellement en automne et en hiver en Baie de Morlaix, cependant quelques couples y nichaient récemment encore. Il est donc essentiel de préserver les secteurs qui sont favorables à sa reproduction pour lui permettre de se reproduire de nouveau localement. Il s'alimente de petits invertébrés capturés en bord de mer. Le Grand Gravelot niche à même le sol, dans une petite cuvette sculptée dans les graviers ou les galets. Les secteurs favorables pour la reproduction du Grands Gravelots sont l’Île Blanche (au nord de l’Île Callot), les plages de l’Île Callot, le cordon de galets de Barnenez et de Mez ar Zant, et potentiellement tout autre cordon de galet peu fréquenté.
Sensibilité : Les nids isolés, à même le sol, sont très exposés au risque de piétinement, les poussins et les œufs étant, de plus, dotés d'un fort mimétisme avec le milieu. Ils sont également exposés à la prédation et au dérangement par les chiens, même tenus en laisse1, et au dérangement par un passage répété à proximité. En effet, l'adulte va alors quitter le nid tant qu'une menace est présente aux alentours. Afin de permettre un retour des Grands Gravelots nicheurs, il est souhaitable d'éviter la fréquentation des sites favorables à sa reproduction (cordons et plages de galets peu fréquentés).
Rappel reglementaire
Pour assurer la tranquillité des oiseaux nicheurs, les sept îlots de la réserve associative des îlots de la baie de Morlaix bénéficient d'un arrêté préfectoral de protection de biotope, y interdisant l'accès du 1er mars au 31 août : Le Vezoul, ar C'hlaz Koz, l'Ile Verte, Beg Lemm, l'Île Ricard, l'Île aux Sables et l’Île aux Dames.
Les trois îlots principaux, l’Île aux Dames, Beg Lemm et l’Île Ricard, accueillent des espèces plus sensibles au dérangement, un arrêté ministériel de protection de biotope interdit d'approcher à moins de 80 mètres. En mer, ce périmètre est matérialisé par des grosses bouées jaunes.